Le pacte adjoint

Le terme « pacte adjoint » désigne toutes les clauses et conditions qui complètent une donation réalisée sans forme solennelle (c’est- dire non passé devant notaire). La validité des pactes adjoints n’est aujourd’hui plus contestée par la doctrine. S’agissant par exemple d’un don bancaire, les clauses  et conditions que les deux parties peuvent confirmer par écrit pourraient être les  suivantes :

  • Le don bancaire est considéré comme une avance sur héritage.
  • Le don bancaire est soumis à une interdiction d’apporter les avoirs reçus ainsi que les biens qui viendraient à leur place dans une communauté de biens ou dans une clause de compensation ou dans une indivision née d’un contrat de mariage ou d’un contrat de vie commune.

On peut prévoir d’autres modalités telles  une clause conventionnelle de retour (optionnel ou non), un taux annuel indexé. Il est en effet  souvent conseillé de stipuler dans un pacte adjoint en cas de donation non notariée que les biens donnés reviendront  dans le patrimoine du donateur soit en cas de prédécès du donataire (même s’il a une postérité), soit en cas de décès du donataire s’il n’a pas de postérité,  soit en cas de prédécès du donataire et de sa postérité. Un pacte adjoint peut être consenti au profit du donateur. Ainsi, les parties pourraient décider que la donation se fera avec une charge (par exemple, de verser au donateur tel montant déterminé ou une réserve d’usufruit.

Il peut aussi être fait dans l’intérêt du donataire, par exemple s’il porte dispense de rapport (le rapport étant l’obligation de rapporter à la masse successorale le bien donné). Enfin, le pacte adjoint peut être établi au profit d’un tiers lorsqu’une charge est prévue en sa faveur (on parle alors de stipulation pour autrui).  Le pacte adjoint sert de preuve d’un don manuel ou de virement bancaire.

Comme  le précise le Code civil, la charge de la preuve du pacte adjoint incombe à celui qui s’en prévaut (C.civ., art. 1315) : au donateur, s’il veut par exemple réclamer l’exécution de la charge y indiquée ; au donataire, s’il veut démontrer que la donation a été faite par préciput et hors part ; ou au tiers bénéficiaire, s’il veut obtenir le bénéfice de la stipulation pour autrui.

 

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