UN LIVRE DE MONSIEUR ROSOUX A DEPOSER SOUS LE SAPIN

 « Quelle est la différence entre un taxidermiste et un percepteur ? Le taxidermiste ne prend que la peau » (Mark TWAIN) ». « L’art de l’imposition consiste à plumer l’oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris ».   » (Jean-Baptiste COLBERT). « Les impôts ont été inventés pour que tout le monde n’ait pas envie de réussir » (Philippe BOUVARD). Telles sont quelques-unes des 2700 Aphorismes, citations, brèves de comptoir et autres bons mots sur les impôts émanant de plus de 1.200 auteurs qui ont réunis par Nicolas ROSOUX dans son excellent ouvrage publié par la mission d’édition La lettre fiscale belge^[1]. On ne peut que saluer ce  véritable travail de bénédictin de l’auteur, sans doute inspiré par son père Roland ROSOUX, vibrant orateur qui lors des milliers de conférences fiscales dispensées durant plus de trente ans a toujours su allier l’utile à l’agréable, en émaillant ses exposés sur l’actualité fiscale par des traits d’humour et des réflexions percutantes. N’est-ce pas lui qui déclarait que la différence entre un roman policier et le code des impôts sur les revenus était qu’avec le code des impôts sur les revenus, en lisant les premiers articles,  on connaissait déjà le coupable ? La fiscalité effraie, assomme, perturbe ou décourage le contribuable ; elle exclut le non-initié. Il semble qu’elle ne soit aujourd’hui plus accessible qu’à  quelques valeureux successeurs de Champollion, seuls capables de déchiffrer les mystères qui se logent derrière une terminologie opaque. Il n’est donc que naturel que tant d’auteurs, essayistes ou humoristes se soient exprimés, souvent avec vigueur, sur ce domaine de droit si complexe et perçu depuis des siècles comme spoliateur. Faut-il le rappeler : aujourd’hui l’administration fiscale taxe à près tout, sauf peut-être notre richesse intérieure. Quel bonheur dès lors que de se plonger  de temps à autre dans cet ouvrage, de savourer  certaines formules parfois acides ou féroces, mais souvent drôles, et ainsi effacer les stigmates de la dernière taxe que l’on vient de payer avec dépit. Face aux migraines ou aux angoisses que suscitent l’impôt belge, ce n’est pas dans une libraire qu’un tel ouvrage devait être vendu, mais dans toutes les bonnes pharmacies du Royaume.